Krach 2 : êtes-vous prêts ?

Un gestionnaire de portefeuille sonne l'alarme. Krach 2 : êtes-vous prêts ?
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Radio Masse critique
Krach 2 : êtes-vous prêts ?
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Radio Masse critique – Épisode 16 – 4 novembre 2022

Entrevue disponible en vidéo

Nous vivons une crise sans précédent

Derrière la mise en scène sanitaire et l’incompétence apparente des gouvernements se cache la plus grande crise financière mondiale de l’histoire. Nouvelle entrevue éclairante avec un gestionnaire de portefeuille financier.

Un gestionnaire de portefeuille sonne (à nouveau) l’alarme

Nous avons le plaisir de recevoir pour la seconde fois en entrevue, et toujours sous le sceau de l’anonymat, Pascal, gestionnaire de portefeuille financier expérimenté, avec qui nous poursuivons notre discussion sur les indices annonciateurs d’une crise majeure de l’économie.

Tous les voyants sont au rouge

Dans l’émission Krach du 31 mai 2022, Pascal expliquait que l’inflation était hors contrôle, que cette situation était due au fait qu’on avait imprimé trop d’argent depuis trop longtemps, de l’argent qui au lieu d’être investi dans l’économie réelle, servait essentiellement à soutenir l’économie financière, que la COVID avait été prétexte pour augmenter la masse monétaire à des niveaux encore jamais vus pour sauver le système.

Le marché obligataire, qui est la somme de toutes les dettes des pays et des compagnies, est devenu tellement énorme qu’il n’y a plus assez d’épargnants pour acheter les obligations et que ce sont les banques centrales qui doivent prendre le relais et émettre du nouvel argent pour acheter une partie de la dette de leur propre pays. Plusieurs voyant rouges étaient alors déjà allumés.

L’inflation, associée à une pénurie de produits de consommation, si ces deux facteurs perdurent dans le temps, risquent d’entraîner une perte de confiance des gens dans la valeur de la monnaie et, ce faisant, une hyperinflation désastreuse.

Où en est-on à l’heure actuelle dans l’évolution de ce processus ?


LES GOUVERNEMENTS S’ENDETTENT ET LES BANQUES CENTRALES LES Y ENCOURAGENT

Afin d’obtenir des liquidités dans le but d’équilibrer leur budget, les gouvernements disposent de deux moyens : les impôts et les taxes ainsi que les emprunts auprès des banques centrales et des banques. Ces emprunts sont garantis par ces même impôts et taxes à la consommation. Ce sont les chaînes économiques qui permettent de maintenir l’esclavage moderne.

Ces emprunts envahissent le marché financier sous la forme d’une immense quantité « d’obligations » d’État car les gouvernements pour la plupart déficitaires empruntent sans commune mesure. Les gouvernements, les institutions financières, les entreprises et les citoyens peuvent « acheter de la dette » sous la forme d’obligations afin d’obtenir un rendement sur investissement, c’est à dire, d’encaisser les intérêts sur les obligations pour une période déterminée à l’avance. À la fin de cette période, les gouvernements remboursent le capital prêté qu’on appelle « la valeur nominale de l’obligation ».

Le taux d’intérêt de l’obligation est appelé « le taux nominal ». Ce taux est fixé pour tout la durée de l’obligation. On appelle la durée du prêt « l’échéance ». Le taux d’intérêt est fixe sur l’échéance : il ne varie pas. Ce qui peut varier et varie effectivement, c’est la valeur de l’obligation en fonction de facteurs économiques. Le phénomène est le suivant : Si vous possédez des obligations dont la valeur est de 1000 $ avec un intérêt à 3% annuel pour une période de 10 ans, lorsque l’inflation menace (c’est ce qui arrive présentement avec l’augmentation des prix du pétrole et de la nourriture etc.) et que vous obtenez moins pour votre argent, vous vous dites : si la tendance se maintient dans 10 ans le pouvoir d’achat de 1000 $ encaissé pour chaque obligation n’en voudra en réalité que la moitié ou peut-être moins encore. Et vous pourriez décider qu’il serait préférable de vendre et la valeur de votre obligation va dépendre de la confiance des acheteurs potentiels. Plus il y aura d’instabilité plus la valeur de vos obligations va diminuer sur le marché des obligations.

Les obligations et le secteur immobilier sont à la base de l’économie. Si l’inflation s’emballe les banques centrales réagissent en augmentant les prix de l’argent ou le taux directeur afin, affirment-telles, de réduire l’inflation en limitant le nombre de prêts ou la quantité de monnaie disponible. Invariablement ceci entraîne un ralentissement de l’économie de production, qui notons-le, est nécessaire au remboursement des dettes des entreprises et des gouvernements. On peut constater ici la contradiction interne inhérente à la financiarisation de l’économie qui laisse supposer que le système économique actuel ne fonctionne pas, qu’il entraîne des effondrements périodiques ou systémiques dont l’aboutissement pourrait être et probablement sera une crise économique sans précédent. Notons que pendant la crise politico-sanitaire les gouvernements se sont plus que jamais endettés inondant le marché des obligations alors que l’inflation est en croissance.


Les produits dérivés et la crise de 2008

Qu’est-ce que la « titrisation » ?

Extrait du film The Big Short (2015)

Illustration de la crise dite des « subprimes » de 2008. Dans le jargon financier des produits dérivés :

  • Les MBS (Mortgage-Based Securities) sont des obligations hypothécaires garanties par le gouvernement américain regroupant plusieurs « tranches » de titres hypothécaires à risque variable.
  • Les CDO (Collateralized Debt Obligations, traduit dans cet extrait en « structures de créances hypothécaires ») sont des obligations privées regroupant toutes sortes d’actifs « diversifiés ».

Subprimes, MBS et CDO

Lorsque vous contractez une hypothèque, le contrat hypothécaire que détient la banque est un actif garanti par votre seule capacité de paiement, qu’elle peut alors revendre (sans demander votre avis) sur le marché financier. Un « subprime » est une hypothèque à très haut risque de défaut de paiement, accordée à une partie insolvable. On en accordait à peu près à n’importe qui aux États-Unis avant 2008 dans le seul but de remplir de nouveaux MBS et CDO, dont la revente était extrêmement lucrative pour les banques qui les émettaient, alors que les agences de cotation les étiquetaient « AAA » sans poser de questions.

Short, Swaps : les CDS (Credit default swaps)

Michael Burry a fait la fortune de son fond en 2008 en misant massivement contre les titres hypothécaires avant qu’ils ne fassent défaut (c’est ce qu’on appelle « shorter » un actif), à l’aide d’un instrument d’assurance financière courant nommé « Credit Default Swap » (CDS ou simplement « swap »), largement utilisé pour assurer le prix des matières premières ou de l’énergie, par exemple, contre de trop brusques fluctuations du marché. C’était cependant la première fois que quelqu’un achetait des swaps sur des obligations hypothécaires à long terme, jusqu’alors réputées inébranlables. (Pour votre info : Michael Burry investit aujourd’hui dans le marché de l’eau. 💧)

Cinéma ! The Big Short : le Casse du siècle (2015)

⭐⭐⭐⭐ ½
Drame, comédie, biographique | États-Unis | 131 min
Fiction documentaire d’Adam McKay avec Christian Bale, Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt
Wall Street. 2005. Profitant de l’aveuglement généralisé des grosses banques, des médias et du gouvernement, quatre outsiders anticipent l’explosion de la bulle financière et mettent au point… le casse du siècle ! Michael Burry, Mark Baum, Jared Vennett et Ben Rickert : des personnages visionnaires et hors du commun qui vont parier contre les banques … et tenter de rafler la mise ! (Source : AlloCiné)


Références

  • David Brady: Metals are Close to a Bottom, Just Waiting on the Fed, Palisades Gold Radio (YouTube), 13 octobre 2022
    https://youtu.be/fBEDAv-SAxc

Crédits

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